Plusieurs dizaines de bandits tués à Gressier : des interrogations et des doutes

À l’heure du numérique où tout est joué sur des réseaux sociaux, aucune séquence audiovisuelle, aucune image n’est encore disponible sur les opérations d’envergure des unités spécialisées de la Police nationale d’Haïti (PNH) menées à Gressier. Des observateurs redoutent une campagne orchestrée par des autorités municipales visant à aborder l’insécurité sous un angle superficiel.

 Combien de bandits ont été maitrisés par la PNH à Gressier ? À cette question, l’agent exécutif intérimaire Jean Vladimir Bertrand préfère évoquer des données vagues. Plusieurs dizaines, répond l’édile sur les ondes de Radio Kiskeya, lors d’une interview accordée mercredi. L’édile cherche à convaincre l’opinion en brandissant des opérations visant à placer les corps dans des fosses communes. D’autres bandits exécutés, selon l’édile ont dû subir le « Bwa kale » à Petit-Boucan. Sur ce point, la publication de note audiovisuelle reste à justifier les discours.

Depuis le jeudi 18 juillet dernier, révèle le président du Conseil communal de Gressier, des unités spécialisées dont l’Unité temporaire antigang (UTAG), le Groupe d’intervention de la Police nationale d’Haïti (GIPNH), l’Unité départementale de maintien d’ordre (UDMO) sont à pied d’œuvre dans les localités de Santo, la Coline afin de traquer les bandits. L’un des membres du groupe armé « Ti Bebe Bougoy », une subdivision de « Viv ansanm », à travers une vidéo mise en ligne, conteste la thèse selon laquelle une chasse poursuite a été lancée contre les bandits par la police à Gressier.  

Dans le même registre, les autorités locales peinent à garantir aux résidents ayant fuir leurs maisons un retour au bercail. La consolidation des espaces récupérés par les forces de l’ordre reste l’un des plus grands défis et les communautés nagent dans l’incertitude. Sur le terrain des combats, le responsable de la Mairie de Gressier Jean Vladimir Bertrand vante la stratégie des policiers qui ont modifié leur mode opératoire en abandonnant leur véhicule blindé pour pénétrer dans les couloirs servant de repaires aux bandits.

Sur des plateformes numériques, des commentaires défavorables ont afflué. Des internautes désapprouvent toute initiative visant à aborder la crise sécuritaire à Gressier à l’aune des interventions cosmétiques.

Hervé Noel

vevenoel@gmail.com

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