Le mardi11 juin, le Conseil de Transition d’Haïti a nommé un nouveau cabinet en prévision d’un éventuel déploiement des forces de police kenyanes, alors que le pays fait face à une profonde crise humanitaire alimentée par des gangs armés fédérés.
Le nouveau cabinet remplace complètement tous les ministres du gouvernement défaitiste de l’ancien Premier ministre de facto, Dr Ariel Henry, qui a été contraint de démissionner plus tôt cette année par les gangs contrôlant une grande partie d’Haïti. L’annonce du nouveau cabinet intervient deux semaines après que le conseil du gouvernement de transition du pays a nommé Garry Conille comme Premier ministre de la transition.
Conille est revenu en tant que Premier ministre après un bref passage dans ce rôle il y a plus d’une décennie. Plus récemment, il était un haut responsable de l’agence pour l’enfance de l’ONU, l’UNICEF. Dans le nouveau cabinet, le Premier ministre servira également de ministre de l’Intérieur, contrôlant une grande partie des forces de sécurité d’Haïti ainsi que la collecte de renseignements.
Membres Clés du Nouveau Cabinet
Carlos Hercule nommé ministre de la Justice. Hercule, est un avocat qui a précédemment dirigé le barreau de Port-au-Prince et a été membre d’un conseil électoral chargé de préparer les prochaines élections en Haïti. Il supervisera le système judiciaire paralysé et la police du pays, qui luttent contre les gangs puissants.
Jean Marc Berthier Antoine dirigera le ministère de la Défense, supervisant la petite armée d’Haïti qui a été dissoute en 1995 mais rétablie il y a sept ans.
Dominique Dupuy, une ambassadrice de fait à l’UNESCO et ancienne membre du conseil de transition, est ministre des Affaires Etrangères. Madame Dupuy est attendue pour publier l’enquête sur le scandale des fonds d’émission de passeports détournés dans les ambassades d’Haïti, notamment à Washington.
Antoine Augustin, professeur d’université et partisan de l’Accord de Montana de 2021, un mouvement politique opposé au gouvernement précédent d’Henry, a été nommé ministre de l’Éducation. Il est également chargé du portefeuille de la Communication, un ministère transformé en organe de propagande sous le règne d’Ariel Henry.
Ketleen Florestal, une experte diplômée de Princeton University à New Jersey, a été nommée ministre des Finances, succédant à Michel Patrick Boisvert qui a également assumé le rôle de Premier ministre par intérim plus tôt cette année. Florestal, qui était initialement prévue pour devenir ministre de la Planification et de la Coopération Externe, était absente lors de la cérémonie d’investiture. La Primature, contactée, a promis de fournir des détails ultérieurement.
Pendant ce temps, Haïti lutte contre une pauvreté croissante, une corruption institutionnalisée par le PHTK, une inflation atteignant près de 30 % ces dernières années, et des pertes d’emplois dues à la violence des gangs qui ferment des entreprises.
Madame Florestal, à l’instar de Marc L. Bazin, ancien ministre des Finances, a précédemment travaillé à la Banque Mondiale en tant que conseillère du directeur exécutif pour Haïti.
Représentation des Femmes et Défis Futurs
Le nouveau cabinet comprend quatre femmes, mais les critiques soulignent que le gouvernement haïtien manque encore de représentation féminine significative. Seule une femme avec des pouvoirs non votants siège au conseil de transition, et aucune femme n’a été considérée pour le poste de Premier ministre.
Le conseil de transition chargé de choisir le prochain Premier ministre et le cabinet d’Haïti a encore un travail considérable devant lui. Il doit nommer une commission électorale provisoire, condition préalable à la tenue d’élections générales et la publication obligatoire de l’accord du 3 avril dans le journal Le Moniteur. Le mandat non renouvelable du conseil expire le 7 février 2026, lorsque le nouveau président doit prêter serment.
Pendant ce temps, Haïti continue de lutter contre des gangs qui contrôlent au moins 80 % de la capitale, Port-au-Prince, avec des milliers de personnes déplacées. Les problèmes du pays se sont aggravés après l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, qui a plongé la nation dans le chaos. Haïti n’a pas de président depuis l’assassinat, et il n’a pas de parlement en exercice.
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