PRA. CE QUE JE PENSE : LE MAIRE DE K-FOU A DIT VRAI

CE QUE JE PENSE

LE MAIRE DE K-FOU A DIT VRAI

Par Pierre Robert Auguste (PRA)

Jude Édouard Pierre, le maire de Carrefour, banlieue martyre de Port-au-Prince, a développé un franc narratif, ce matin , comme invité de radio Vision 2000, décrivant la disfonctionalité des mairies écrasées par le centralisme du ministère de l’intérieur, la tyrannie financière de celui des finances, et la distorsion maintenue systématiquement par le pouvoir central, sous forme de violation et du mépris des compétences légales, aux dépens du pouvoir local, dont participent les mairies.Ainsi, ces dernières sont-elles incapables d’assumer et d’assurer le contrôle et la sécurité de leur territoire.

Deux causes fondamentales sauteront aux yeux de toute analyse. Les conseils municipaux ne fondent pas leur légitimité dans l’assemblée municipale et n’associent pas les administrés à la gestion démocratique de leur commune. Ils s’enfoncent dans le corset autocratique. Le conseil municipal de sécurité, qui devrait être appuyé par une police municipale structurée efficacement, ne peut prendre pied à cause de l’esprit de la soldatesque qui depuis l’occupation américaine a rendu le militaire hostile au civil et qui traverse encore la mentalité du policier haitien qui se croit beaucoup plus gendarme que policier même. Pour lui, l’arme ,propriété de la société, qu’il porte doit le servir lui-même et non protéger les vies et les biens. Donc il ne peut y avoir que cassure.
Il faut garantir la primauté du pouvoir civil du Maire dans le domaine de la sécurité et constituer harmonieusement, efficacement le conseil municipal de sécurité et y intégrer les sections communales.

Ceci demande que la gouvernance du pays soit démocratiquement axée sur la citoyenneté, les gouvernants prenant en compte les aspirations et les besoins fondamentaux et réels des gouvernés.

Ce doit être ça la nouvelle gouvernance. Ce doit être la base et la pyramide de la réfondation nationale.

On n’y parviendra pas par un bovarysme médiatique qui accorde plus d’importance aux voix étrangères, parfois intéressées et manipulatrices qu’aux opinions et convictions nationales. Longtemps, des voix haitiennes authentiques s’élèvent contre cette structure hybride, iconoclaste de présidence à neuf (9) têtes. Il est temps de retourner à la formule jurisprudentielle de présidence provisoire unique tirée de la cour de cassation. On attend le blanc, blond nord-américain ou européen. On espère la commisération du blanc basané de la Caricom.

Au forum,le19 mars, du pôle de développement de l’Artibonite, exemple digne d’être suivi par les autres départements sur la RÉFONDATION NATIONALE, la clé a été démontrée dans cette fulgurante citation qui doit servir de guide aux entrepreneurs du changement global en Haiti.

 » La stratégie de développement- ( nous y ajoutons de la démocratie et du changement total) – doit partir d’une évolution rurale autonome. Aucune approche ministérielle ou administrative ne sera à la hauteur de cette tâche : la modernisation, au sens plein,de la communauté villageoise. Les paysans eux-mêmes doivent être mis en mesure de prendre en main leur destin. L’apport technologique externe est indispensable . Le dialogue entre paysans et < doit être mutuellement éducatif, le pouvoir de décision demeurant entre les mains des paysans. Car ce qui compte, c’est le développement du paysan lui-même. Il ne peut se réaliser et se poursuivre qu’en appliquant les moyens de la technologie à l’approfondissement de la démocratie locale, en rendant au paysan ses droits d’homme et de citoyen. »

Je suis paysan, vous êtes paysan, nous sommes paysans, suivons cet appel de l’égyptien Ismail-Sabri Abdalla transcrit par Jean Servan-Schreiber dans son magistral livre ,LE DEFI MONDIAL. San byenèt peyzan yo pap gen nasyon.

Le paysan de Raboteau et de l’habitation Georges vous salue fraternellement cette semaine que par dignité nous devons consacrer à la mémoire de Toussaint Louverture pour l’union qui doit faire la force.

Gonaives le 2 avril 2025
Pierre Robert Auguste

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