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Pont-Sondé : Les mesures de Conille-Leblanc permettront-elles aux Gonaïviens de rentrer chez eux en paix d’ici le 1er janvier 2025 ?

today2024-10-05 2

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Le massacre de Pont-Sondé, dans le département de l’Artibonite en Haïti, relance les interrogations sur la capacité du gouvernement Conille-Leblanc à rétablir la sécurité et à permettre une circulation normale sur la Route Nationale 1, notamment sur l’axe Gonaïves-Saint-Marc. Suite à l’attaque meurtrière perpétrée dans la nuit de mercredi à jeudi 3 octobre 2024, par le gang armé criminel « Grand Grif », qui a fait au moins 70 morts et 22 blessés graves, la région est frappée de plein fouet par le chaos. Les habitants de Pont-Sondé, autrefois carrefour de vie, de commerce et de circulation, sont désormais marqués par la terreur et la crainte de nouveaux assauts criminels.

Le Premier ministre Garry Conille, en annonçant vendredi l’envoi de policiers dans la zone pour soutenir les forces locales, ainsi que six ambulances destinées à transporter les blessés graves vers les hôpitaux des différentes villes, tente de répondre à l’urgence de la situation. Cependant, cette mesure sera-t-elle suffisante pour ramener l’ordre et la tranquillité dans la région? En effet, il s’agit là de bien plus que d’une simple intervention d’urgence : c’est un test pour l’autorité de l’État haïtien et sa capacité à sécuriser des axes routiers essentiels pour le pays, notamment en vue du 1er janvier 2025, date où la ville des Gonaïves accueille traditionnellement les festivités de l’Indépendance.

Le gouvernement, qui a condamné fermement le massacre, doit désormais aller au-delà des déclarations de principe. La Route Nationale 1, principale artère reliant Port-au-Prince au nord du pays, est une voie de communication cruciale pour les échanges économiques, les déplacements, et la cohésion territoriale. La reprise de la circulation normale sur cet axe passe par la sécurisation de cette route, la restauration de la confiance des voyageurs et la capacité des forces de l’ordre à maintenir leur présence sur le terrain. Un gonaïvien habitant Port-au-Prince pourra-t-il, en toute quiétude, regagner sa ville natale à l’approche des festivités du 1er janvier, symbole de la liberté et de la souveraineté nationale?

La gravité des attaques et l’implication des gangs

Le massacre perpétré par la bande armée Grand Grif est particulièrement violent. Selon Thameen Al-Kheetan, porte-parole de l’Office des Nations Unies pour les droits de l’homme, l’attaque de Pont-Sondé a fait au moins 70 morts, 22 blessés graves, et a abouti à l’incendie de 45 maisons et 34 véhicules. Cette démonstration de force de la part du groupe criminel souligne la profondeur de l’emprise des gangs sur certaines parties du territoire haïtien, en dépit de la présence de forces de sécurité renforcées par la mission multinationale de l’ONU, menée par le contingent kényan.

Les motivations derrière cette violence restent obscures, certains évoquant un affrontement pour le contrôle du trafic de drogue dans la région. Le fait que cette attaque ait eu lieu quelques jours après que les États-Unis ont annoncé des sanctions contre Luckson Elan, le leader du Grand Grif, montre également la complexité de la lutte contre les gangs et la possible réaction de défiance de ces derniers face aux mesures prises à leur encontre.

L’insécurité persistante malgré la présence internationale

L’attaque de Pont-Sondé survient malgré la présence, depuis juin, de 400 membres des forces multinationales de sécurité de l’ONU, placées sous la direction du Kenya. Leur mandat, qui consiste à soutenir les efforts de stabilisation de l’État haïtien, est ainsi mis à l’épreuve face à une réalité marquée par des actes de violence extrêmes et une criminalité organisée très active.

Alors que l’attention internationale se tourne vers les sanctions imposées à Luckson Elan et ses complices, la question de l’efficacité des interventions internationales dans la lutte contre les gangs en Haïti est soulevée. Le massacre de Pont-Sondé démontre que malgré ces efforts, les bandes criminelles continuent d’agir en toute impunité, mettant en danger la vie des citoyens et la stabilité des régions qu’elles contrôlent.

Vers un retour à la normalité sur la Nationale 1 ?

Au-delà de la condamnation de ce massacre, le gouvernement doit agir de manière concrète pour assurer un retour à la normalité sur la Route Nationale 1. La circulation sur cet axe stratégique doit être rétablie pour permettre aux habitants de se déplacer en toute sécurité, et aux activités économiques de reprendre leur cours. La présence policière renforcée sera-t-elle suffisante pour rassurer les voyageurs et dissuader les membres du Grand Grif de récidiver?

Le défi posé au gouvernement haïtien est immense : il s’agit de démontrer sa capacité à garantir la sécurité de ses citoyens et à restaurer l’ordre sur un territoire gangrené par des années d’instabilité et de violence. Alors que les regards se tournent vers les mesures annoncées par le Premier ministre Garry Conille, l’avenir de la circulation sur la Nationale 1 demeure incertain. La population de l’Artibonite, elle, attend des actes concrets pour garantir sa sécurité et permettre à chacun de circuler librement, dans le respect des droits de tous et de la dignité humaine.

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