MSSM – Haïti : La Barbade renonce à l’envoi de troupes et privilégie un « soutien technique »

Barbade : un soutien technique plutôt que militaire à Haïti

Le gouvernement de la Barbade a récemment modifié sa position concernant son engagement en Haïti. Alors qu’il avait initialement promis l’envoi de troupes dans le cadre d’une mission multinationale de maintien de la paix soutenue par les Nations Unies, le ministre des Affaires étrangères, Kerrie Symmonds, a annoncé que la Barbade fournirait désormais uniquement une assistance technique. Cette décision résulte de l’aggravation de la situation sur le terrain en Haïti et du manque de planification stratégique à l’échelle internationale.

Un contexte de plus en plus dangereux

Lors d’une interview avec Barbados Today, le ministre Symmonds a exprimé ses préoccupations quant à la détérioration de la sécurité en Haïti. Il a souligné que la Barbade ne souhaitait pas exposer ses forces à des dangers inutiles sans une stratégie claire et bien définie :

« Nous sommes conscients des risques croissants et il est inenvisageable d’envoyer des personnes dans une telle situation sans une planification stratégique adéquate. Nous ne pouvons pas affirmer qu’un tel niveau de préparation existe actuellement à l’échelle mondiale », a-t-il déclaré.

Cette décision reflète également l’impact de la récente élection présidentielle américaine, qui a selon Symmonds, retardé les engagements internationaux concernant Haïti.

L’assistance technique : une nouvelle approche

Au lieu de déployer des troupes, la Barbade se concentre désormais sur l’envoi de spécialistes pouvant apporter un soutien technique dans des domaines tels que la médecine ou la formation. Le ministre a précisé :

« Nos troupes ne seront pas déployées pour l’instant. Nous avons informé nos partenaires que la Barbade privilégie une assistance technique, qu’il s’agisse de compétences médicales, de formation ou autres. »

Symmonds a rappelé que le Kenya reste le principal contributeur à la mission de sécurité multinationale en Haïti, mais que les progrès sont freinés par l’absence de soutien concret de la part des États-Unis.

Un appel à l’engagement américain

Le ministre a vivement critiqué le manque de mobilisation des États-Unis, indiquant que la situation en Haïti ne peut être mise en pause jusqu’à la transition politique américaine :

« Nous continuerons à solliciter les États-Unis pour qu’ils honorent leurs engagements antérieurs, car il s’agit du bien-être des êtres humains dans la région caribéenne. »

Il a ajouté que la communauté internationale devait impérativement replacer la crise haïtienne au centre des priorités.

Un contexte international complexe

Initialement, la Barbade faisait partie des cinq pays de la CARICOM ayant formellement promis des troupes pour cette mission, aux côtés du Bénin, du Tchad, du Bangladesh, et des Bahamas. Cependant, avec la montée des violences et l’absence de coordination stratégique, plusieurs nations semblent hésiter à intervenir.

Pendant ce temps, des contingents de soldats et de policiers militaires d’Amérique centrale, notamment du Salvador et du Guatemala, ont récemment été déployés en Haïti. Ils participent aux efforts dirigés par le Kenya pour combattre les gangs armés et stabiliser le pays.

La position de la Barbade marque un tournant significatif dans la réponse régionale à la crise en Haïti, mettant en lumière les défis de coordination et de mobilisation internationale face à une situation qui continue de se détériorer.

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