Je suis profondément troublé par l’inaction des autorités. Le silence du gouvernement face à cette détresse est une honte. Le peuple s’est levé, il a crié au secours, et pourtant, il demeure ignoré.
« Je me pose des questions. Existe-t-il un projet secret pour démobiliser ces zones si cruciales ? Y a-t-il un plan concerté pour nous faire croire que tout espoir est perdu ? » Je m’adresse aux autorités : au conseil présidentiel, au premier ministre, à notre chef de la police. Qui va enfin prendre en main cette population en proie à l’insécurité et à l’abandon ? Il y a urgence. Est-ce qu’il n’y a pas de plan ? Est-ce que nous allons continuer à regarder sans agir, jusqu’à ce que l’irréparable se produise ?
Monseigneur Max Leroy Mesidor, Archevêque de Port-au-Prince, dans un plaidoyer de profondeur et de sollicitude, a exprimé l’immense désarroi et la colère du peuple haïtien face à la situation alarmante qui prévaut dans les différentes communes des départements de l’Ouest et de l’Artibonite dont il est originaire.
L’intervention publique de Mgr Max Leroy Mesidor survient moins de 24 heures après le massacre survenu à Pont-Sondé, où, selon le dernier bilan, environ 70 personnes ont été assassinées par des gangs. Ces derniers opéraient en toute impunité depuis près de deux ans dans le Bas-Artibonite, sous le regard indifférent des autorités de facto.
Plus qu’un simple constat, son message nous questionne sur l’existence d’un plan secret visant à détruire l’âme même de la nation haïtienne. Ce questionnement, qui peut paraître excessif à première vue, trouve son origine dans les réalités dévastatrices auxquelles est confrontée la population, victime d’une succession d’événements qui apparaissent savamment orchestrés.
Abandon ou stratégie secrète ?
Monseigneur Mesidor pointe dans son message une série de symptômes inquiétants : la colère qui couve depuis deux ans dans les communes de la plaine du Cul-de-Sac et des Arcadins, zones de l’Ouest, la Vallée de l’Artibonite, Pont-Sondé autrefois synonymes de prospérité et de vie, aujourd’hui plongées dans la misère, le désespoir et l’insécurité. L’absence d’action des pouvoirs publics, malgré les appels à l’aide répétés, provoque des questionnements justifiés. L’archevêque se demande si derrière cette inaction ne se cache pas un dessein funeste. « Existe-t-il un plan secret pour démobiliser ces zones vitales ? Y a-t-il un plan concerté pour nous faire croire que tout espoir est perdu ? » demande-t-il avec insistance.
Face à ce silence des autorités, la rumeur d’un complot visant à éradiquer la population haïtienne ne cesse de croître. Des voix s’élèvent pour dire que les conditions déplorables dans les communes de Mariani, Gressier, Canaan, Fonds-Parisiens et autres sont le résultat d’une stratégie délibérée d’affaiblissement de la société haïtienne. Faisant écho à ces préoccupations, l’archevêque appelle à la vigilance : « N’y a-t-il pas de plan ? Allons-nous continuer à regarder sans agir, jusqu’à ce que l’irréparable se produise ? »
La colère des quartiers sensibles : un cri qui n’est pas entendu
Depuis deux ans, des communes de l’Ouest, de l’Artibonite sont abandonnées. La police, appelée à protéger les citoyens, brille par son absence. Des organisations locales, des associations civiles et même des églises se sont mobilisées pour venir en aide à ces personnes en détresse. Hélas, aucune réponse des autorités. Le silence est total, laissant la population dans un état de stupeur et de frustration.
Mgr Mesidor évoque ces territoires où la vie s’écoulait paisiblement, où les travaux agricoles et les échanges locaux constituaient le quotidien. Aujourd’hui, ces zones sont devenues des foyers de violence, où règnent la peur et la mort. Il rappelle que ces communes étaient autrefois synonymes de richesse et de patrimoine culturel. Leur déclin semble orchestré par des mains invisibles, et les tentatives de la population pour y remédier se heurtent à un mur d’indifférence.
L’archevêque fustige les gouvernants : « Qui prendra enfin en charge cette population en proie à l’insécurité et à l’abandon ? Dans ses propos, on sent l’indignation face au sentiment d’injustice ressenti par le peuple. Les Haïtiens se sentent trahis par ceux qui sont censés assurer leur bien-être et leur sécurité. Mgr Mesidor ne peut s’empêcher de s’interroger sur le but de cette inaction : pourquoi abandonner des zones vitales du pays ?
L’indifférence des autorités : complicité ou impuissance ?
Le discours de Mgr Mesidor ne s’arrête pas à la dénonciation. Il s’interroge sur les causes profondes de cette inaction gouvernementale. Le gouvernement, par son silence, apparaît soit complice, soit incapable de répondre aux besoins de sa population. Les traditions de protection et d’organisation, autrefois incarnées par des entités telles que la Brigade de la Direction Générale des Affaires (BDGA), semblent aujourd’hui totalement effacées. Les repères se sont effondrés, les institutions sont paralysées.
Cette indifférence n’est pas nouvelle. Les scandales se succèdent, mais rien ne change. Le même cycle de problèmes, de négligences et de scandales se répète. Dans un pays où l’injustice est devenue la norme, les citoyens s’interrogent : n’y a-t-il pas un objectif caché derrière cette apparente apathie ?
Une population en résistance, en quête de solidarité
Face à cette situation, Mgr Mesidor appelle à la mobilisation générale. Il invite les citoyens, les fidèles de l’Eglise et les différentes organisations à unir leurs forces pour lutter contre l’abandon de ces régions. Les régions de Mariani, Gressier, Canaan et Fonds-Parisiens ne doivent pas être laissées pour compte. Le prélat souligne que ces régions, où la vie était autrefois empreinte de dignité, méritent un renouveau, une protection et une attention urgente.
Dans ce cri du cœur, l’archevêque appelle à la solidarité et à l’action. « Nous devons parler haut et fort au nom de ceux qui en ont assez », proclame-t-il, appelant les autorités à prendre des mesures concrètes pour rétablir la sécurité et la justice dans ces territoires. Il insiste sur le fait que la situation n’est pas irréversible : « Il est encore temps d’agir, de changer le cours des choses, avant que la maladie ne s’étende davantage et ne plonge notre pays dans un chaos plus profond.
L’Église en première ligne
Mgr Max Leroy Mesidor, en tant que chef de l’Église catholique de Port-au-Prince, est aux côtés de la population en détresse. Son appel à la solidarité et à la résistance est une lueur d’espoir pour ceux qui sont confrontés à la violence, à l’insécurité et à l’abandon. L’Église, affirme-t-il, se tient aux côtés des opprimés, des exclus et des laissés-pour-compte, pour faire entendre leur cri de désespoir.
C’est dans cet esprit que l’archevêque appelle à la prière et à l’action. Il invite les fidèles à rester fermes dans l’espoir, à croire au pouvoir de la solidarité et de la foi pour surmonter les obstacles. « Que le Seigneur nous guide et nous donne la force d’accomplir cette tâche pour le bien de notre pays », conclut-il avec gravité.
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