Le Premier ministre Garry Conille et son gouvernement persévèrent dans l’organisation de « retraites » gouvernementales, malgré les innombrables crises qui secouent le pays. Le ministère de l’Intérieur et des Collectivités territoriales a annoncé le 3 octobre une nouvelle retraite.
Cette initiative, dont la durée n’est pas définie, s’ajoute à une série de retraites antérieures, dont la plus récente a eu lieu en juin 2024 à l’hôtel Montana. Lors de ces sessions, le gouvernement a tenté de justifier ces rencontres en invoquant la nécessité de renforcer la cohésion et l’harmonisation de l’action gouvernementale.
Cette approche a cependant suscité de vives critiques. Le contexte actuel en Haïti est marqué par une grave insécurité due à la montée en puissance de bandes armées. Celles-ci tuent, rançonnent et incendient des quartiers entiers, plongeant la population dans la terreur et plaçant les quelques hôpitaux encore existants dans une situation précaire.
Alors que le pays traverse cette période de chaos, beaucoup s’interrogent sur la pertinence de ces retraites. La population haïtienne attend des actions concrètes pour lutter contre l’insécurité, améliorer l’accès aux soins et rétablir un semblant d’ordre, plutôt que des réunions à huis clos qui s’apparentent à des consultations bureaucratiques.
D’autant plus que cette nouvelle retraite du gouvernement intervient alors que le régime en place semble déterminé à faire passer un référendum à la fois controversé, jugé illégal et anticonstitutionnel.
En effet, le gouvernement tente d’organiser ce référendum avec un Conseil électoral provisoire (CEP) incomplet, composé de seulement sept membres, alors que la Constitution de 1987 exige la présence de neuf membres. Cette volonté de procéder à tout prix à des changements constitutionnels fait craindre pour le respect des règles et des institutions démocratiques en Haïti.
Les observateurs rappellent que ce n’est pas la première fois que M. Conille recourt à la retraite gouvernementale. En 2011, alors qu’il était Premier ministre sous le régime Martelly, il avait déjà organisé une telle réunion, présentée comme un moyen de renforcer la cohésion au sein du gouvernement et d’élaborer des stratégies d’action gouvernementale. Cependant, ces efforts ont été interrompus par sa démission quelques mois plus tard, en février 2012.
Cette répétition du même schéma, douze ans après, avec des résultats similaires d’incertitude politique, fait penser que Conille et son gouvernement se trouvent dans une sorte de cycle d’inefficacité et de symbolisme vide, sans répondre aux véritables urgences nationales.
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