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En Argentine, violente répression des manifestations contre la «loi Omnibus»

today2024-06-14 3

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Dans les rues de Buenos Aires, les manifestants ont affronté ce mercredi (12 juin 2024) les forces de l’ordre. Des milliers de personnes campaient devant le Parlement pour dénoncer la réforme « Omnibus » de Javier Milei : une libéralisation à marche forcée de toute l’économie du pays, et des coupes budgétaires majeures dans les services publics.

Le vote de ces mesures ce mercredi au Sénat et les violences qui ont marqué les manifestations font la Une de la presse argentine. Clarin et Rio Negro montrent une même voiture enflammée devant le Parlement – Clarin rajoute que le président Javier Milei dénonce une tentative de coup d’État. Le quotidien dénonce en pages intérieures des « activistes kirchneristes et de la gauche, les agresseurs au visage dissimulé » qui ont « incendié des voitures et des poubelles » et ont lancé des « cocktails molotov et des pierres contre la police ». Et parle d’un « voyage soudain dans le passé, dans une Argentine qu’une minorité violente veut continuer à faire vivre ». « Les limites de la démocratie sont franchies », tonne El Dia.

En Une, Hoy et ElCiudadano montrent eux des policiers –et le discours n’est pas le même : « Répression et barbarie », titre Hoy. El Ciudadano poursuit : « des bâtons, des gaz et des camions dotés de lances à eau, c’est la voie qu’a choisie le gouvernement pour obtenir l’approbation de la loi ». Et le quotidien remet les propos de Javier Milei sur une tentative de coup d’État dans le cadre de ce qu’il appelle l’« habituel show de l’horreur (du président) sur les réseaux sociaux ». « Comme si le droit à manifester avait été effacé en un instant de la Constitution, le message traitait aussi les manifestants de ‘terroristes’ », se désole Pagina 12. « Son discours », affirme le quotidien dans un éditorial, « tend à atteindre l’impunité en augmentant constamment le niveau de violence ». Il « rejette la volonté populaire » – en écho, El Ciudadano rappelle que des députés qui allaient se joindre à la manifestation ont été frappés et gazés.

Pendant ce temps, loin, très loin de là, au Vatican, raconte le quotidien, le pape argentin François se faisait prendre en photo avec une banderole soutenant Aerolinas Argentinas, une des entreprises publiques que Javier Milei veut privatiser – le pape venait de rencontrer des membres du syndicat des aiguilleurs du ciel.

Une mobilisation très large mais sans effet : après 11h de débat, les sénateurs ont voté toutes les réformes voulues par le président ultra-libéral. Quelles en seront les conséquences ? Sur RFI Valeria Brusco, professeure à l’Université Nationale de Córdoba et membre du réseau de femmes politologues #NoSinMujeres, « pas sans les femmes », explique que « dans cette loi, ce qui aura les conséquences les plus importantes pour le gouvernement, c’est le régime dit « d’investissement », qui rend très faciles, très pratiques et très attractifs les investissements. Ce qui pourrait être positif, sauf que ce sont des investissements sans aucune régulation, sans aucun impôt, sans aucune contribution au pays. » Elle ajoute que « le FMI exige depuis les débuts de ce gouvernement qu’il fasse des lois qui régulent ces régimes. Et c’est ce que le gouvernement n’avait pas jusqu’ici réussi à faire. »

Le président argentin contre les soupes populaires 

Javier Milei a aussi dans le collimateur un certain nombre d’organisations sociales. Des distributions d’aide alimentaire aux soupes populaires ont déjà été interdites, en raison d’un audit, à la demande du président qui dénonce ce qu’il appelle le négoce de la pauvreté. Pourtant, des millions de personnes ont besoin de ces aides alimentaires dans les quartiers populaires où s’est rendu le correspondant de RFI Théo Conscience.

Dans le quartier Carlos Mugica, le plus grand bidonville de Buenos Aires, il est allé dans la maison de Viviana Rodriguez, qui organise une distribution de repas. Sandra, mère de famille, explique qu’elle a commencé à venir il y a peu de temps, « à cause de la situation sociale et économique. Je travaille sur le marché du quartier mais cela ne suffit pas, j’ai des enfants et je dois les nourrir ».

De fait, depuis l’élection de Javier Milei, la récession économique et la politique d’austérité du gouvernement ont fait tomber près de trois millions d’Argentins dans la pauvreté en six mois, selon l’Université catholique argentine. Javier Milei a pourtant suspendu en décembre dernier (2023) l’aide alimentaire aux quelque 45 000 soupes populaires du pays, sous prétexte de mener un audit des organisations sociales qui les font fonctionner.

La justice argentine est finalement intervenue pour obliger le gouvernement à distribuer sans délai l’aide alimentaire en sa possession – qu’il bloquait dans des entrepôts.

En Haïti, Garry Conille installé

En Haïti, le Premier ministre de transition a officiellement été installé ce mercredi (12 juin 2024) lors d’une cérémonie à la Villa d’Accueil. Dans son discours, il a dépeint la réalité d’Haïti : violences, insécurité, crise humanitaire, instabilité politique… Le premier des chantiers, c’est la sécurité. Mais Garry Conille veut également s’attaquer à un autre grand défi : « pour assurer la pérennité de notre démarche, en vue de sécuriser notre nation, nos institutions étatiques doivent être assainies et renforcées. »

« Le Premier ministre a eu les mots justes, maintenant on attend les actes justes », commente Frantz Duval, rédacteur en chef du quotidien haïtien Le Nouvelliste : « hier il y a eu tout ce qu’il fallait sauf une annonce, n’importe laquelle, concrète, qui pourrait soulager le sort de la population ».

Ce discours se tenait sous les yeux de la communauté internationale, qui salue la mise en place de cette nouvelle équipe. « C’est le piège pour Garry Conille », estime Frantz Duval : « est-ce qu’il va faire plaisir à la communauté internationale, les ambassadeurs qui applaudissent à tout et à n’importe quoi – c’était le cas avec Ariel Henry, c’était déjà le cas avec Jovenel Moïse, ou est-ce qu’il va se mettre au service de la population, et se mettre à résoudre deux ou trois problèmes qui affectent le quotidien des Haïtiens ».

« Nouvel après-midi de terreur » en Haïti

Des Haïtiens ont été tués et blessés dans une nouvelle embuscade de de gangs armés à Delmas 24 (périphérie nord), rapporte Alterpresse. Une attaque menée par le gang Viv ansanm, selon les témoignages recueillis par l’agence de presse en ligne. Les bandits qui s’étaient abrités dans une maison ont ouvert le feu sur « une foule de citoyens et citoyennes qui sillonnaient la zone ». Des tirs sporadiques ont aussi paralysé les transports dans plusieurs zones, entre autres les environs du quartier Christ Roi à Port-au-Prince.

Des grands chantiers envolés

Le National se demande de son côté où sont passés les grands chantiers des travaux publics.Le quotidien liste ces chantiers prévus par l’ancien gouvernement d’Ariel Henry, particulièrement des routes ou des traçons de route, sur la nationale 3 ou la 1. « Aucune avancée », « promesse non tenue », déplore Le National qui poursuit : « En somme, où sont passés ces montants alloués à la reconstruction et la réhabilitation des routes prévues par le gouvernement ? Où sont passés également les frais de construction d’environ d’une vingtaine de lycées prévus à travers le pays dont dans la région métropolitaine de Port-au-Prince ? » Et le quotidien d’appeler le nouveau gouvernement à enquêter.

Lula, pétrole et environnement

Au Brésil, le président Lula fait l’objet de vives critiques, après avoir annoncé le lancement d’un grand projet d’exploration pétrolière en mer, près de l’embouchure du fleuve Amazone. Les critiques viennent des organisations écologistes du pays, mais aussi de la ministre de l’Environnement – et l’agence brésilienne de la protection de l’environnement l’avait bloqué, il y a un an, considérant que toutes les études d’impact n’étaient pas réalisées.

« Nous voulons faire tout ça de manière légale, en respectant l’environnement, en respectant toutes les règles. Mais nous n’allons pas laisser passer la moindre opportunité de favoriser la croissance de ce pays, » a affirmé ce mercredi le président Lula.

Le Journal de la 1ère

A-t-on oublié les Territoires d’Outre-Mer en convoquant des législatives anticipées en France ?

Écrit par: Viewcom04

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