Impunité et Corruption : Quand les Institutions Protègent les Coupables
La corruption, telle que présentée par le professeur universitaire Jacky Lumarque, constitue un fléau systémique qui dépasse largement la simple question de malversations financières. Selon Lumarque, la corruption est avant tout un mécanisme sophistiqué, une véritable machine bien huilée, qui s’insère profondément dans les structures politiques, économiques et sociales.
« Il n’y a pas de corruption en Haiti. Il n’y a pas de corruption en Haitin.. Du moins en ce qui concerne l’utilisation des fonds publics. Pourquoi ? La corruption, comme vous pouvez le constater, est une machine extrêmement puissante« .
Ce phénomène s’appuie sur des systèmes d’information extrêmement complexes, manipulés par des acteurs — qu’ils soient publics ou privés — qui, trop souvent, échappent à toute véritable analyse critique ou institutionnelle.
Lumarque souligne que cette corruption est bien plus que l’accumulation de pots-de-vin ou d’enrichissement personnel. Il la qualifie de véritable système de prédation organisé, où les voleurs « de haut vol » n’hésitent pas à utiliser les institutions pour commettre leurs méfaits. Ce qui frappe dans cette analyse, c’est l’idée que les acteurs corrompus agissent presque à visage découvert, sans précaution particulière, comme si l’impunité était d’ores et déjà garantie. Les mécanismes légaux et institutionnels, censés jouer le rôle de gardiens de l’ordre et de la justice, sont souvent détournés pour offrir une couverture à ces activités frauduleuses. Cette situation aboutit à ce que Lumarque appelle un système où l’immunité institutionnelle devient le garant de l’impunité des corrompus.
Prenons l’exemple de la gestion des fonds publics, un sujet récurrent dans les interventions de Lumarque. Il pointe du doigt la négligence avec laquelle des milliards peuvent être dilapidés par des dirigeants sans qu’aucune précaution ne soit prise pour cacher ces manœuvres. Les ressources publiques, détournées pour des intérêts personnels ou politiques, financent parfois des activités illicites, voire des groupes armés, renforçant ainsi un climat d’insécurité qui fragilise davantage l’État et ses institutions.
Le professeur met également en lumière un autre aspect insidieux de la corruption : l’instrumentalisation de l’immunité légale. Dans de nombreux cas, ceux qui sont coupables de corruption se protègent derrière une immunité légale qui leur permet d’échapper à toute poursuite judiciaire. Même lorsqu’ils sont reconnus coupables, ils parviennent à trouver des juges pour blanchir leur réputation ou bénéficier de procédures dilatoires. Ce cycle de protection et d’impunité crée un environnement où la justice est pervertie par les réseaux de corruption qui la contrôlent.
M. Lumarque, dans ce clip-vidéo dont la date de publication n’est pas spécifiée, pose ainsi une question fondamentale : la corruption est-elle un accident ou le produit d’un système intentionnellement conçu pour favoriser les élites au détriment du bien commun ? Cette question soulève des débats profonds sur la nature même des institutions étatiques et leur capacité à défendre l’intérêt général. Quand l’État, par ses mécanismes d’immunité et de protection, devient complice de la corruption, la confiance des citoyens en leurs dirigeants s’effondre, menant à une désintégration progressive des valeurs démocratiques et républicaines.
« Les dirigeants, nos dirigeants, ont dilapidé des milliards dans des fonds liés à PetroCaribe, sans aucune précaution… Nous avons affaire à des voleurs de grand chemin ».
En somme, le regard de Jacky Lumarque sur la corruption nous invite à considérer ce phénomène sous un angle systémique. Il ne s’agit pas d’une série d’actes isolés, mais d’une stratégie intégrée, alimentée par une immunité institutionnelle qui perpétue un cycle d’impunité. La véritable lutte contre la corruption, selon Lumarque, ne doit donc pas se limiter à la traque des coupables individuels, mais à une refonte des mécanismes institutionnels et légaux qui leur permettent de prospérer en toute impunité.
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