Le marché pétrolier traverse une tempête sans précédent, marquée par une chute vertigineuse des cours, atteignant des niveaux inédits depuis 2021. Ce mardi, à Londres, le baril de Brent a plongé sous la barre des 69 dollars, une première depuis décembre 2021, entraîné par une demande mondiale atone et une incertitude économique grandissante. La chute des prix s’est intensifiée dans le sillage du dernier rapport de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui a revu à la baisse ses prévisions de consommation pour 2024 et 2025.
Avec un baril à 69,19 dollars à la clôture, après un plongeon à 68,68 dollars en séance, la variété de la mer du Nord, référence mondiale du brut, pour livraison en novembre, enregistre une baisse de 3,69 %. Le pétrole américain West Texas Intermediate (WTI) n’a pas été épargné, chutant de 4,31 % à 65,75 dollars, marquant un plus bas depuis 16 mois.
« C’est un bain de sang »
L’analyste Matt Smith de Kpler résume la situation : « C’est un bain de sang », une véritable capitulation selon lui. La baisse des prix s’explique par plusieurs facteurs convergents. En tête, la consommation chinoise, pilier majeur de la demande mondiale, demeure une source de préoccupation majeure. Le rapport de l’OPEP mentionne les mesures de soutien du gouvernement chinois, jugées insuffisantes pour relancer significativement la consommation d’énergie. Le pessimisme est renforcé par les données économiques moroses provenant de la Chine et des États-Unis, deux des plus grandes économies du monde.
La décision des membres de l’OPEP+ de repousser l’augmentation de leur production de deux mois, jusqu’en décembre, n’a guère réussi à enrayer la chute des cours. L’abondance de l’offre en dehors de l’OPEP+ pèse également sur le marché.
L’influence de l’OPEP en déclin ?
Mark Waggoner, d’Excel Futures, souligne un fait préoccupant : l’influence de l’OPEP s’effrite progressivement. Selon lui, les prix actuels seraient même plus bas, de l’ordre de 10 dollars par baril, sans la situation tendue au Moyen-Orient. L’incertitude est donc à son comble, et l’inquiétude autour de la conjoncture économique mondiale se traduit par une volatilité accrue du marché pétrolier. Le baril de Brent, qui a perdu près de 19 % depuis mi-juillet, illustre cette perte de confiance.
Les acteurs du marché anticipent difficilement les conséquences de plusieurs facteurs géopolitiques et économiques, notamment l’évolution de la politique monétaire américaine et les incertitudes autour de l’élection présidentielle à venir. Face à cette complexité, les investisseurs, de plus en plus prudents, se détournent du marché pétrolier, considéré comme un indicateur avancé de la conjoncture mondiale.
En somme, ce plongeon des cours pourrait bien indiquer un tournant dans la dynamique des marchés, même si pour certains analystes, le marché pourrait bientôt toucher le fond.
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