José Raul Mulino, un avocat de 64 ans, a obtenu plus de 34% des suffrages, neuf points devant son principal adversaire, l’ancien consul Ricardo Lombana.
Le correspondant de RFI Grégoire Pourtier raconte comment, en février 2024, son prédécesseur Ricardo Martinelli avait dû abandonner la bataille électorale après avoir été condamné à dix ans de prison pour blanchiment. Son vice-président potentiel, José Raul Mulino, avait alors repris le flambeau – sans avoir son charisme. Sa victoire connue, il a interpelé son « ami » Ricardo Martinelli, lui lançant : « mission accomplie ».
Dans la presse panaméenne, La Estrella rappelle qu’après avoir été condamné, Ricardo Martinelli s’était réfugié le 7 février dernier (2024) dans l’ambassade du Nicaragua, avant de désigner José Raul Mulino, pour le remplacer à la candidature pour la présidence. Ce qui, écrit Mi Diario Panama, n’a pas été un handicap pour Mulino, qui était déjà « un acteur clé de la politique panaméenne ». La question, écrit La Estrella, est maintenant de savoir « quelle sera l’influence de Martinelli dans son administration », d’autant, écrit Midiario, que le nouveau président a déjà promis à son prédécesseur de l’aider – dans le cadre de la loi, provoquant « beaucoup de froncements de sourcils ». Peut-être est-ce la raison pour laquelle José Raul Mulino a promis dans son discours de victoire « un gouvernement d’unité, qui ne cherche pas les confrontations », rapporte La Prensa. Et déjà, écrit Midiario, « Mulino a surpris en révélant qu’il avait parlé avec son adversaire Romulo Roux, avec qui il prévoit de se réunir pour discuter de la manière d’avancer ensemble pour le bien du pays ».
La question est, explique Claire Nevache-Weill, doctorante à l’Université libre de Bruxelles et chercheuse associée au Centre international d’études politiques et sociales au Panama, de savoir si le nouveau président va octroyer une grâce présidentielle à son prédécesseur pour qu’il puisse sortir de l’ambassade, ou un sauf-conduit pour qu’il puisse s’exiler au Nicaragua. En tous cas, l’élection de ce dimanche montre que Ricardo Martinelli « continue d’être un personnage de premier plan de la politique panaméenne », capable de mobiliser 30% d’électeurs à chaque élection. Et il continue d’avoir « une relation directe avec la société panaméenne » – par l’intermédiaire du réseau X notamment. Ce sera très difficile pour le nouveau président de faire l’impasse sur les opinions de son prédécesseur, d’autant que les deux-tiers de la population, selon les enquêtes d’opinion, estiment que la justice agit de manière partiale concernant Ricardo Martinelli. Et les cinq ans de sa présidence ont été cinq années de croissance historique du Panama.
Mais aujourd’hui, explique la chercheuse, le pays n’est pas dans une bonne situation économique ou sociale – avec notamment un accès à l’eau potable déficient, qui a empiré ces dernières années pour cause de changement climatique, et une croissance urbaine non maîtrisée. Autres sujets : la corruption, et les contrats miniers – la grande mine de cuivre de Panama Minera a connu six semaines de conflit social l’an dernier (2023), « le plus important de ces 35 dernières années ».
Enfin, sur la question de l’immigration, le président, alors qu’il était candidat, a eu des positions extrêmement conservatrices, parlant de fermer la frontière et d’empêcher les migrants de rentrer par la frontière avec la Colombie. L’an dernier, il y a eu environ 2 000 entrées par jour – 500 000 sur l’année, pour un pays de 4 millions d’habitants. Un chiffre à nuancer, explique Claire Nevache-Weill, puisqu’il s’agit d’une migration de transit – directement d’une frontière à l’autre, par bus. Si la pression est importante pour la région de la frontière, cette crise reste lointaine pour le reste du pays – et n’a donc pas eu beaucoup d’impact sur la campagne électorale.
En Haïti, « les États-Unis vont enfin commencer à équiper la PNH »
« Des équipements du package de 70 millions de dollars d’aide à la sécurité d’Haïti doivent arriver sous peu », écrit Le Nouvelliste. Selon une source du journal, la police devrait recevoir, courant mai début juin 2024, dix blindés. La PNH doit aussi recevoir des drones. D’ici fin mai, un contingent kenyan de la mission multinationale de soutien à la sécurité doit arriver à Port-au-Prince, « leur base principale est en chantier dans les parages de l’aéroport international Toussaint Louverture », mais « les troupes du Kenya seront aussi déployées sur d’autres sites », affirme cette source. Gazette Haïti reprend un article du Miami Herald daté de vendredi, dans lequel un responsable américain affirme que le déploiement initial doit coïncider avec l’arrivée du président kenyan William Ruto à Washington le 23 mai – une visite d’État pour marquer le 60éme anniversaire des relations diplomatiques entre les États-Unis et le Kenya.
Retour de la pluie et fin du rationnement électrique en Équateur
Les coupures d’électricité doivent cesser ce lundi 6, jusqu’à dimanche prochain (12 mai 2024). Les pluies de ces derniers jours, explique El Universo, ont permis d’améliorer les niveaux des réservoirs, et se sont ajoutées à l’achat d’énergie à la Colombie, selon le ministre de l’énergie.
Les coupures avaient débuté le 16 avril 2024, suite à la sécheresse que connaît le pays, rappelle Vistazo. En plus de la sécheresse, les chutes de la production du secteur électrique seraient aussi dues à un supposé sabotage actuellement en cours d’investigation. L’ancienne ministre de l’Énergie avait été poussée à la démission par le président Daniel Noboa et accusée, avec 21 autres personnes, de « trahison à la patrie ».
Décollage prévu ce lundi pour Starliner
Le vaisseau de Boeing se prépare à décoller de Cap Canaveral avec ses premiers astronautes – dans le cadre d’un contrat avec la NASA.
LeWashington Post souligne que le décollage est prévu alors que le géant de l’aérospatiale fait face aux problèmes de sa division aéronautique – une porte qui disparaît en plein vol, laissant un trou béant ; des lanceurs d’alerte qui affirment avoir été menacés pour avoir parlé de problèmes de sécurité… Mais le programme Starliner a lui aussi connu toute une série de problèmes qui ont retardé son lancement de plusieurs années.
Le vol de ce lundi (6 mai 2024) est un vol d’essai. Objectif : voir comment le vaisseau se comporte dans l’espace, avec un équipage. Si tout va bien, une journée après son décollage, Starliner va s’amarrer à la station spatiale internationale.
Dans le journal de La 1ère
En Guyane, des rendez-vous à la sous-préfecture de Saint-Laurent du Maroni facturés entre 20 et 250 euros : c’est ce que dénoncent les étrangers qui entament les démarches pour régulariser leur situation, la prise de rendez-vous avec l’administration étant gratuite…