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Nouveau Premier ministre en Haïti: «Gary Conille pensait n’avoir de compte à rendre à personne»

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Haïti change de Premier ministre ce lundi 11 novembre 2024, à la demande du conseil présidentiel de transition (CTP). Le CPT a décidé de limoger Gary Conille et, selon la presse, l’investiture du nouveau chef du gouvernement, Alix Didier Fils-Aimé, devait avoir lieu dans l’après-midi après une rencontre ce matin avec les conseillers présidentiels. Entretien avec le politologue Jacques Nési.

Homme d’affaire originaire d’une famille d’investisseur à Port-au-Prince, déjà pressenti pour être Premier ministre, Alix Didier Fils-Aimé n’a pas d’expérience politique autre que sa candidature au Sénat en 2015. « Les mêmes conditions obscures pour le choix de Gary Conille semblent entourer la nomination d’Alix Didier Fils-Aimé, souligne Jacques Nési, membre du Laboratoire caribéen de sciences sociales. Sans doute qu’il y a eu des arrangements entre le secteur des affaires qui a des représentants au sein du Conseil présidentiel de transition et M. Fils-Aimé, qui ne vivait pas en Haïti et qui est rentré hier soir des États-Unis. »

Depuis des semaines, des mois même, les tensions entre le Premier ministre et le conseil présidentiel de transition (CTP) n’étaient un secret pour personne. Plusieurs moments assez délicats se sont succédé pour savoir qui était à la tête de la gouvernance haïtienne, à l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre dernier. Selon Jacques Nési, également auteur de Haïti : la fabrique d’une communauté de semblables, à paraître cette semaine aux éditions Gouttes lettres, « le Conseil présidentiel de transition dirige. Le problème de Gary Conille avec le CPT, c’est une interprétation erronée du pouvoir partagé avec le Conseil. Le Premier ministre a interprété la Constitution dans un cadre institutionnel fonctionnel. Or, on est en période de crise et la Constitution n’est pas le premier cadre de référence. »

« Par ailleurs, poursuit le politologue, l’expression des luttes pour le pouvoir s’est exacerbée entre le Conseil présidentiel de transition et Gary Conille. Ce dernier pensait n’avoir de compte à rendre à personne, a pris ses distances et a exercé le pouvoir de façon indépendante, sans rendre compte au Conseil présidentiel de transition. Or en Haïti, on le sait très bien, l’exécutif est dual : il y a un Premier ministre, il y a un président de la République. Même s’il y a un Conseil présidentiel de transition, il y a un président qui exerce cette fonction. Il y a un certain nombre de pouvoirs partagés entre les deux organes de l’exécutif, ce que n’a jamais voulu faire Gary Conille, malgré les efforts du Conseil présidentiel de transition. La goutte d’eau, ce fut lorsque le Conseil présidentiel a demandé un remaniement ministériel, ce qui a été refusé par Gary Conille. »

États-Unis : Trump commence à mettre en place son équipe

La future administration Trump prend forme avec le choix de celui qui mènera la politique migratoire. Il s’appelle Tom Homan et c’est un tenant de la ligne dure.

Depuis la réélection du milliardaire new-yorkais, les derniers résultats communiqués ce week-end confirment son triomphe. Nous recevons pour en parler Lauric Henneton, maître de conférences en civilisation américaine de Versailles St Quentin. On sait depuis ce week-end que Donald Trump a gagné dans les 7 « Swing States » – ou États-pivots – alors qu’il n’a parlé qu’à sa base pendant toute la campagne. Son discours n’a pas varié, même à l’approche de l’élection, où traditionnellement les candidats tentent d’ouvrir un peu le champ.

Pour résumer grossièrement, les démocrates ont gagné dans les grandes villes, Donald Trump dans les zones rurales. Fait notable : dans les banlieues des grandes villes, c’est lui qui s’en sort le mieux. Ce sont surtout des hommes qui ont voté pour le républicain, mais les études publiées depuis la semaine dernière montrent qu’il ne s’agit plus seulement des hommes blancs et plutôt vieux.

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